Même si cela peut paraître surprenant, vous n’avez pas du tout le même impact climatique en fonction de la banque que vous avez choisie pour réaliser vos opérations courantes et placer vos économies. L’empreinte carbone indirecte de nos comptes de dépôts et de notre épargne peut être supérieure à celle, directe, de notre consommation, qui s’élève en moyenne à environ 10 tCO2éq/an par Français (l’équivalent CO2 est une unité commune qui permet de comparer les impacts des gaz à effet de serre, ndlr). Le sujet préoccupe déjà bon nombre de compagnes et de compagnons, si l’on en juge par les témoignages reçus en réponse à l’appel lancé dans la newsletter de février. Pourquoi et comment être acteur de la conversion écologique et sociétale à travers nos finances ?
1 . J’investis dans les énergies fossiles sans le savoir ?
Selon l’ONG Reclaim finance, les 60 plus grandes banques internationales ont investi plus de 4 600 milliards de dollars dans les énergies fossiles depuis l’Accord de Paris, entre 2016 et 2021. Parmi elles figurent 4 banques françaises pour 390 milliards de dollars. 87 % de ces capitaux proviennent de seulement trois banques : BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole. D’après l’ONG Oxfam France, en choisissant ces banques, nous mettons la planète sur une trajectoire de +4° à +5°C en 2100 !
Désinvestir des énergies fossiles est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique et suivre l’appel de Laudato Si’. Ce mouvement a été lancé aux États-Unis et se développe dans le monde entier : des banques, des universités, des congrégations religieuses retirent leurs fonds finançant des entreprises liées aux énergies fossiles.
→ Je découvre le mouvement Laudato Si’ « Désinvestir des fossiles »
Toujours selon Oxfam France, les émissions de carbone des entreprises financées avec les comptes de dépôt des Français doubleraient l’empreinte carbone de notre seule consommation.
→ Je calcule l’empreinte carbone de mes comptes courants et de mon épargne avec l’appli RIFT.
2. Quelle banque choisir ?
Désinvestir des énergies fossiles n’est pas seulement l’affaire des institutions : chacun d’entre nous peut agir par le choix de sa banque, que ce soit pour nos comptes courants ou pour l’épargne. Aucune banque n’est parfaite mais selon le site Change de banque, 4 alternatives responsables se dégagent : 2 banques (Crédit Coopératif, la Banque Postale) et 2 néobanques (Helios, Green Got). Il faut ajouter la NEF qui ne propose pas encore de comptes de dépôts.
C’est un sujet important, nous vous proposons d’avancer en 2 étapes :
– Cherchez des informations sur votre banque pour évaluer son engagement,
– Si la politique de votre banque vous semble climaticide, étudiez la possibilité :
• soit de changer de banque,
• soit d’ouvrir un compte dans une banque plus vertueuse et y déposer vos économies, si vous en avez, pour réduire l’impact de votre épargne sur l’environnement.
Vous pouvez aussi interpeller votre conseiller sur ces questions.
→ Je m’informe sur les alternatives
Témoignage de Mélanie, membre CVX à Paris
“Suite à une réunion de communauté locale sur le thème de l’écologie intégrale, je suis allée sur le site Colibris où j’ai lu pleins d’informations sur les pas de plus que je pouvais faire. J’y ai découvert le thème des banques et du choix de financement de projets favorables ou non à la sauvegarde de notre maison commune. J’ai découvert que ma banque la BNP Paribas investissait dans des projets défavorables à la planète. Sur le même site, le Crédit coopératif était plébiscité pour le financement de projets innovants en faveur de la planète et de l’aide aux plus vulnérables. J’ai totalement fermé mon compte à la BNP et l’ai transféré ainsi que mes livrets d’épargne et ceux de mes enfants au Crédit coopératif.”
3 . Où placer mes économies ?
Ça y est : vous avez changé de banque pour un choix plus conforme à vos convictions, bravo !
Vous avez réglé la question de vos comptes courants, la question suivante arrive : où placer mes économies (25 000€ en moyenne pour les Français) ? Quels placements financiers sont plus éthiques que les autres ?
Beaucoup d’entre nous utilisent les solutions ordinaires réglementées par l’État : livret A, LDDS (qui n’a de durable et solidaire que le nom), plan épargne logement, etc. Ces produits sont sans risque pour le capital mais leur impact environnemental n’est pas très vertueux (voir RIFT).
Vous pouvez aussi investir votre argent de façon plus ciblée par rapport à vos convictions, en fonction de votre profil et de votre projet : sociétés foncières solidaires (Foncière d’Habitat et Humanisme, SOLIFAP Fondation Abbé Pierre, Terre de Liens…), placements financiers éthiques, entreprises solidaires à utilité sociale, investissements solidaires (par exemple SIDI du CCFD…), etc.
Si vous souhaitez avoir une approche plus large que le seul impact climatique de votre banque, lisez la note sur les placements éthiques du groupe Laudato Si’ de CVX (vous pouvez la télécharger ici). Vous y trouverez aussi quelques infos sur les labels (GreenFin, ISR/ESG, Finansol, SFDR,…) et des éléments de méthode pour choisir.
4. Pour aller plus loin…
Outre nos propres finances personnelles ou familiales, nous pouvons aussi agir dans les communautés dont nous sommes parties prenantes : associations, entreprises, diocèses… Parlez-en à l’occasion !
Groupe de travail « Finances »- Référents régionaux CVX-Laudato Si
Mélodie (Yvelines Sud) Étienne (Franche-Comté), Jean Michel (Saint-Hugues) et Arnaud (Loire Océan)
