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Migrants en Europe : il y a le feu !

Manifestation des réfugiés du camp de Moria le 11 septembre
Crédit: un des réfugiés

« Nous voulons la paix et la liberté. Moria tue toutes les vies ». C’est le cri des 11 000 réfugiés rescapés de l’immense incendie du camp de Moria sur l’île de Lesbos début septembre.

 

L’enfer que représentait ce camp a brûlé ;  par miracle, pas de mort.

Mais les deux écoles bricolées par les réfugiés eux-mêmes ont brulé les nuits suivantes. J’ai peine à croire que cela soit le fait des réfugiés eux-mêmes : impossible!

J’avais été le filmer cet été, après m’être mobilisée durant le confinement pour relayer les appels du p. Maurice Joyeux s.j. de JRS, à les faire évacuer au plus vite. 20 000 personnes potentiellement exposées au virus ( 4 ans plus tôt ils étaient déjà 7000 quand Maurice Joyeux y avait reçu le pape François ému aux larmes de ces conditions indignes.)

Confinés 6 mois, ces milliers de personnes ont été mises sous une extrême tension par 6 reports successifs du déconfinement. Résultat, des cas d’auto-mutilations d’enfants, des tentatives de suicides et des meurtres…

Or ces personnes demandent l’asile, c’est-à-dire la protection. Mais elles n’ont toujours pas été entendues dans leur demande : leurs premiers rendez-vous seront l’an prochain… C’est une négation du droit d’asile comme le clame Jean Ziegler*

Par miracle, il n’y avait pas eu de cas de Corona jusqu’alors mais le premier cas, début septembre, a mis le feu aux poudres.

400 enfants non accompagnés ont été évacués par l’Europe, laissant 11 000 réfugiés hagards ayant tout perdu, et bloqués sur un tronçon de route.

 

Mon co-réalisateur, Mortaza Behboudi, est alors aussitôt reparti filmer ces populations à 85 % afghanes. Il les as trouvées à même le bitume, sans toit, manquant d’eau et de nourriture, de soins et pour toute protection des gestes et des paroles d’agressivité de forces de l’ordre, à commencer par des gaz lacrymogènes lancés sur des enfants et des femmes. Les grecs non plus n’en peuvent plus!

Ces camps de la mort ne produisent que de la mort. Ces hotspots  sont des bombes non seulement sanitaires mais humanitaires et bien sûr politiques, qui ne peuvent qu’attiser les peurs et donc nourrir l’extrême-droite en Europe.  Ce sont des lieux de torture, je peux en témoigner.

 

En les bloquant à l’entrée, l’Europe renie son propre droit.

11 000 personnes ne peuvent-elles trouver une place parmi 500 millions d’Européens ?

Un pays de 36 000 communes comme la France n’est-il pas capable d’accueillir quelques centaines de migrants? Avec l’aide des Eglises, associations et des paroisses qui s’y préparent?

 

J’ai rencontré des personnages magnifiques: Abdulaye un chef d’entreprise, Shukran un peintre, Nassim un prof de gym, Olivier un journaliste, Candi une médecin, Sima une radiologue, tous arqueboutés au service des autres réfugiés.Des mamans, des jeunes filles généreuses artistes, des retraités touchants, et des enfants splendides, qui ne demandent qu’à apprendre.  Certes beaucoup sont musulmans…Est-ce la raison pour que notre vieille Europe s’abrite derrière ses « sources chrétiennes », pour en réalité y être infidèle?

Ces hotspots sont explosifs, ils alimentent l’usure, la colère, la peur et donc l’extrême -droite qui menace la démocratie en Europe. Bruxelles vient de révéler un plan de réforme de la politique migratoire.

 

En nous que faire?

 

– Prier : demander à l’Esprit ce qu’il m’inspire pour aujourd’hui.

Me tenir informé.

Me laisser toucher, travailler par cette réalité.

M’approcher d’un migrant, le rencontrer, entendre son histoire vraie. Pour faire reculer les fantasmes.

– Me mettre en lien avec un migrant via l’initiative Friends For Life (2FL). Pouvoir me faire compagnon, sur son chemin d’Emmaüs: entendre son récit et lui dire mon espérance, le porter dans ma prière.

– Participer dans ma paroisse à l’accueil de migrants demandé par le Pape.

– Recevoir l’un d’entre eux quelques semaines via le réseau Welcome animé par les jésuites (JRS).

– Réfléchir et faire réfléchir aux urgences des questions migratoires.

 Agir en signant et relayant des pétitions comme celle-ci.

– Ecrire aux Politiques. Organiser des réunions.

– Donner à l’association basque Zaporeak, soutenue par Maurice Joyeux, elle fournit environ 4000 repas  chauds aux plus fragiles.

 

Merci d’envoyer vos dons par virement bancaire

ZAPOREAK SOLIDARIOS GARAPENERAKO ELKARTEA 

KUTXABANK

IBAN  : ES 32 2095 5011 80 9115250322

BIC :  BASKES2BXXX

NUMÉRO D’IDENTIFICATION FISCALE : G75113738

 

Et en novembre,

–  Faire circuler notre film où nous suivons Maurice Joyeux dans le camp : « Par-delà l’Enfer ».

Sachons, chacun à notre manière nous faire compagnons de ceux qui restent au bord de notre Europe, nous qui connaissons le soutien du compagnonnage!

 

 

Laurence Monroe

Laurence.monroe@gmail.com
Membre de CVX

 

*écoutez Jean Ziegler ici

 

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