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Pourquoi ne pas, « crier sur les toits » tous les bienfaits de tenter – et de faire – les Exercices Spirituels ?
« Exercices » cela a un coté rébarbatif, expérience d’école plus ou moins digérée, « spirituels », quid derrière ce mot entre ceux qui ont des voix et ceux qui se retrouvent à 40 centimètres au-dessus de leurs chaussures ?
Et puis quand on entend les « jèzes » dire « Numéro 454 des Constitutions », on se dit : « comme la dime et la menthe chez les juifs avec leurs quelques 600 et plus prescriptions, leur double vaisselle pour que le lait et la viande ne se touchent pas. »
Bref, rien de palpitant …
Et puis le hasard de la vie fait que je me sens un peu « obligée » de faire ces Exercices Spirituels. Après avoir accompagné une équipe Découverte de la Communauté de Vie Chrétienne, après que les compagnons de mon équipe m’aient fait le cadeau (?) de devenir responsable de communauté locale.
Redoutable … suis-je coincée ? En plus, je suis mariée à quelqu’un qui est mitigé : exercices spirituels, accompagnement, très peu pour lui. Je cherche où faire cela ensemble : jolis paysages, marches ensemble, mer, montagne ? Finalement, on n’ira pas trop loin, si vraiment cela ne nous convient pas, on pourra toujours glisser vers la sortie. Donc, c’est Epernon.
Déjà dire à l’entourage « Vacances à Epernon » et en plus « exercices spirituels » ça passe mal, ou pas trop bien. On n’en parle pas trop.
D’abord, je ne trouve pas très sympa de m’envoyer vers une accompagnatrice que je ne connais pas, qui me dit : « Non, cet après-midi, la rencontre de 15 h, c’est pour le groupe de ceux qui sont là depuis le début, pas pour vous. J’enrage intérieurement mais n’en laisse rien paraitre car Guy, mon mari, hausserait les épaules. « Tu vois bien ? » aurait-il dit. Mais non, il est trop bien élevé. Bref, je me prête à l’aventure… et j’y prends goût.
Cela me convient, je prends goût à quoi ? A l’évangile lu différemment. On prend son temps, on s’en imprègne, on part sur une idée … Dans le jargon « exercices spirituels », c’est la demande de grâce. Et puis cette manière d’imaginer la scène, d’essayer de voir là-dedans où je me situe.
La rencontre de Jésus-Christ ? Mais c’est avec sa Parole. Ne disons-nous pas après l’Evangile à la messe : « Louange à Toi, Seigneur Jésus. » Donc, c’est Lui, la Parole.
Et puis je lâche prise et me laisse conduire, bercer, peut-être pas, mais conduire par mon accompagnatrice, mais surtout par la Parole. Partager, échanger, laisser advenir la vie… Je pourrais en écrire des tartines !
Je me demande : « Pourquoi faites-vous de vos Exercices spirituels un trésor aussi bien gardé alors qu’ils redonnent aux récits de l’Evangile une saveur qui permet de prier la Parole, d’en faire un peu une respiration dans la vie, une bouffée d’oxygène … et plus encore de tenter de la vivre.
Bref, je ne sais pas si je reviendrai faire retraite mais je crois bien que OUI et que pour en parler je serai plus convaincue, et donc plus convaincante. En conclusion : « Ne gardez pas le trésor des Exercices spirituels pour vous. Annoncez les largement, Expérimentez-les, ils font vivre. Ne vous arrêtez pas au jargon ignatien, ce n’est qu’un cadre. N’attendez pas de miracle sinon celui de redécouvrir que je suis, nous sommes, objet de l’amour de Dieu qui me précède sur les chemins de ma Galilée à moi et qui ne me lâche pas. Pas mal !
En bref, MERCI à l’équipe qui fait vivre cet accouchement vers la Parole… Je reviendrai vers les Exercices, une pause aussi vitale !