Intranet

Espace membres

La création de l’âme, peinte par Michel-Ange

Par Joseph Bouchez, 14 mars 2016, Saint Paul de La Plaine Saint-Denis (93)

Michel-Ange a peint sur le plafond de la chapelle Sixtine une fresque de la création.
Un des tableaux  montre Dieu et l’homme, proches par un doigt : création de l’homme ? Non, mais de l’âme ! Car la pensée à affaire avec le bout des doigts ! Jésus a lui-même cherché une solution en remuant le sable, du bout des doigts, ce qui le montre vraiment homme alors qu’il vient de se dire l’égal de Dieu.

Question à une professionnelle et sa  réponse

« Que Michel-Ange
a-t-il voulu peindre dans ce tableau ? »
 creation-ame-michel-ange La création de l’âme !
Christina, notre guide, nous dit :
« C’est la création de l’âme. Ce n’est pas la création de l’homme ; on voit bien que l’homme existe avant cette rencontre.
C’est la création de l’âme ! »
Pèlerin avec 250 autres personnes du diocèse de Saint-Denis (93),
je demande à Christina, notre guide italienne, l’intention de Michel-Ange dans ce tableau.

L’âme est-elle au bout des doigts ?

Pour un vieux menuisier Pour un ferronnier d’art Confirmation
par un docteur en psychologie
Les hommes de métiers manuels savent que « les idées sont au bout des doigts ». Un vieux menuisier me disait dans son atelier : « Lorsque je cherche une solution à un problème pas simple, je vais remuer les doigts dans la caisse de sciures. Et je trouve la réponse ! » Lorsque mon père, ferronnier d’art, et quelques compagnons cherchaient aussi la solution à un problème technique compliqué,
ils s’asseyaient face au problème, ils roulaient une cigarette en
mettant beaucoup plus de temps que d’habitude pour la rouler, remuant le bout des doigts dans la blague à tabac pour n’en saisir que quelques miettes à la fois. Cela
les aidait à trouver la solution.
À l’aumônerie des étudiants de Villeneuve d’Ascq, après la lecture de ce passage au sujet de la femme adultère (Jean 8, 3-11), je demande à un jeune docteur en psychologie ce qu’il comprend lorsqu’il voit Jésus remuer la poussière. Il me dit : « C’est complètement évident pour moi : il remue le sable, la poussière du bout des doigts parce que cela stimule la sécrétion de dopamine, une molécule qui aide dans le support de l’activité cérébrale de la réflexion. »

En remuant les doigts dans le sable, Jésus cherche une solution

Coincé, Jésus cherche une solution Fils de menuisier, il cherche comme un menuisier Passage mis à cet endroit par Jean, pour dire que Jésus est aussi vraiment homme
Lorsque les responsables juifs présentent à Jésus, au petit matin dans le temple, une femme prise en flagrant délit d’adultère, ils le coincent en lui demandant : « la loi dit de lapider de telles femmes. Que dis-tu de faire ? » Jésus se sait coincé : s’il dit de ne pas obéir à la loi, il se met en faux contre la loi de Dieu ; s’il dit de la lapider, il va passer pour un personnage inhumain car cela fait quatre siècles qu’on n’a pas lapidé une femme pour ce motif. Coincé, Jésus cherche une solution. Les notes en bas de page de la Bible de Jérusalem indiquent que le passage de cette discussion au sujet de la femme adultère n’est pas dans toutes les versions de l’Evangile de Jean dans les origines. Ce passage est mis après la discussion où Jésus affirme qu’il est comme le Père, toujours à l’œuvre, donc l’égal de Dieu. Le fait de mettre alors ce passage montre que Jésus est aussi pleinement homme au point qu’il lui faut s’aider du bout des doigts pour trouver des solutions.
Fils de menuisier, son père lui a appris à chercher une solution en remuant les doigts dans les copeaux ; il se baisse et il remue les doigts dans le sable.

 

Conclusion : Lorsque Michel-Ange monte Dieu créant l’âme de l’homme, il montre que l’homme existait avant, sans âme ! Cette création de l’âme est donc déjà dans une logique de l’évolutionnisme, théorie de la création qui sera formalisée comme telle et développée quelques siècles plus tard (Darwin). Mais il est intéressant de voir ici cette manière de « voir » déjà existante à la Renaissance. Ce sujet de la conciliation entre l’évolution dans la création et cette création faite par Dieu est un sujet classique de difficultés des Américains. (Voir : How could humans have evolved and still be created in the « Image of God »?)

De nos jours, lorsque les collégiens ou les étudiants font tournoyer leur stylo au bout de  leurs doigts, c’est aussi, sans le savoir, pour faciliter leur réflexion. J’ai constaté ce comportement lorsque j’expliquais des choses compliquées en cours. Ce geste m’agaçait un peu, me déconcentrait mais je comprenais qu’il était utile à la compréhension de ceux qui se mettaient à le faire.