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C’est dans la paix et la joie que ce samedi 6 octobre 2018, les trois membres de l’équipe service de la Communauté régionale Bourgogne Franche-Comté ont annoncé aux membres présents à la journée de rentrée la décision longuement mûrie de démultiplier la communauté régionale en deux.
Connaissez vous la Communauté régionale Bourgogne Franche-Comté ?
Son nom peut être trompeur, car elle ne suit pas les limites de l’actuelle région administrative. En effet, elle regroupe 7 départements et 6 diocèses. Elle compte 180 membres. Elle a vu, au cours des 3 dernières années fleurir les open cvx et des équipes découverte sont en train de se lancer.
Notre Communauté régionale représente à peu près la taille de la Belgique. C’est dire donc la mobilisation des membres lorsqu’ils font 3 à 4 heures de route pour participer à un week-end régional.
Depuis quand réfléchissons nous ?
Déjà plusieurs ESCR avant nous se sont penchées sur la question de la taille de notre communauté régionale. Mais après chaque discernement, elles en été arrivées au même constat : le nombre de membres et les distances ne permettent pas de faire bouger les lignes.
Pourquoi annoncer alors une démultiplication ?
Et bien, grâce à la dynamique de croissance. Ce texte a permis d’apporter du nouveau dans notre discernement, notamment le numéro 6 b :
« Cette dynamique est portée par le désir de la communauté d’accompagner des passages spirituels, qui se font et refont sous diverses formes et à différents degrés de profondeur. Ils sont lieux de combat spirituel et de grâces reçues. […]
b- les deuxième et troisième passages concernent plus spécifiquement des axes de croissance spirituelle, sans cesse à revivre :
Nous qui voulons maîtriser, nous nous sommes mis dans l’attitude de celui qui reçoit. Dans l’attitude de celui qui reçoit la parole de Dieu, qui reçoit la vie de Dieu.
Depuis le début de notre mandat nous avons été sensibilisés à la taille de notre communauté. Et dès le début de notre mandat, les clins d’oeil n’ont pas manqués. Nous avons été accueillis aux week-end nationaux en saluant chacun selon son origine géographique !
Mais la raison de notre désir vient de l’envie de croître, de faire connaître la Communauté de Vie Chrétienne , de développer notre spiritualité et aussi et surtout d’être plus au service des communautés locales. Comment peut on être proche de chaque membre quand il nous faut 3h30 pour rejoindre une communauté locale en difficulté ? Comment pouvons nous faire le lien avec l’église diocésaine quand, même après avoir rencontré chaque évêque, nous ne connaissons que mal les réalités de chaque diocèse ?
Il nous fallait donc trouver une issue et c’est à force de méditation que nous y sommes parvenus.
Comment avez vous discerné ?
Nous avons tout d’abord commencé entre nous. Puis nous avons demandé à Michel SIBILLE de nous accompagner. Ensuite, nous avons constitué avec les membres de la Communauté régionale un comité de réflexion qui a été chargé d’élaborer des scenarii. Enfin et bien entendu, les membres de l’ESCR ont pris le temps de la prière et surtout nous avons pris notre temps.
Nous sommes passés par des moments difficiles, lorsque par exemple, en janvier 2018, lorsque nous avons évoqué notre cheminement devant les responsables et accompagnateurs, ils nous ont exprimé leur incompréhension et leur forte réticence face àcette proposition. C’est à ce moment là que nous avons pu constaté que nous n’avions pas assez préparé les membres à notre cheminement, que nous devions leur en parler plus. Nous avons donc travaillé en vu de notre week-end régional avec des textes de préparation, puis nous avons travaillé sur le discernement lors du week-end en expérimentant un exercice. C’est ensuite, que nous avons constitué le comité de réflexion qui nous a accompagné sur plusieurs réunions. Je retiens d’ailleurs de ces rencontres un leitmotiv qui revenait sans cesse : la CVX c’est nous ! Non ce n’est pas l’ESCR, ce n’est pas l’ESCN, ce n’est pas l’institution ou la structure, la CVX c’est chacun d’entre nous, c’est toi, c’est moi, c’est nous. J’ai donc ma part de responsabilité, mon charisme spécifique à mettre en valeur au service des autres pour la croissance de chacun et de la communauté dans son ensemble.
Nous avons beaucoup prié sur ce qui pouvait être source de croissance pour notre communauté. Qu’est ce qui permet à chacun des membres de notre communauté de devenir auteur. Cet auteur qui lui-même crée, écrit, face à une page blanche et qui ose se laisser guider par l’Esprit Saint. Cet auteur qui par ses mots, ses actions, ses engagements permet à lui-même et aux autres de croître dans sa proximité avec le Christ.
Ce chemin a été pour nous un chemin de croissance et d’humilité. Lorsque l’on croit maîtriser, lorsque l’on pense que nous avons trouvé des solutions, et bien tout à coup, tout s’effondre et il nous faut revenir à zéro, se poser et se reposer les questions, sous un axe nouveau. C’est pourquoi, l’aide d’un tiers, comme dans un accompagnement a été utile.
Pourquoi parler de démultiplication ?
Certains nous ont rétorqué que nous allions séparer la communauté, que nous allions amputer d’un membre le corps apostolique de notre communauté.
Pour nous, c’est plutôt comme le début de la vie pour un embryon. Les cellules se divisent pour donner la vie. Pour nous, il en est ainsi de notre communauté régionale. Et puis Jean, Chapitre 15, 2 dit :
« Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage. »
Nous sommes la vigne et le Seigneur est le vigneron. Laissons nous émonder pour porter du fruit.
Fraternellement,
Hugues, François, Maryse et Marie-Ange